Erika Boyer est une auteure autoéditée que je suis sur Instagram depuis un moment et à force de voir ses jolies photos, j’ai eu envie de découvrir son univers littéraire et sa plume! Je me suis donc intéressée à son dernier roman, « Le langage des fleurs », qui avait tout pour être une belle romance contemporaine comme je les aime. Et j’ai en effet passé un agréable moment avec ce roman qui se lit très vite. Critique.
Merci à Erika Boyer et à Simplement Pro pour cette lecture.
L’histoire
Rose est dans une relation amoureuse qui ne la satisfait pas mais à laquelle elle ne parvient pas à mettre un terme. Elle supporte le comportement souvent abusif de son petit ami et se concentre sur ce qui a de l’importance pour elle, à savoir, la boutique qu’elle a héritée de son père. Mais le beau Ethan va venir mettre son coeur à l’envers et chambouler le faible équilibre de sa vie. Rose se laissera-t-elle cueillir par ce bel inconnu tatoué au charme indéniable ? Arrivera-t-elle enfin à se libérer de cette relation sans amour qui la lie à un homme dont elle pense être redevable ? Une chose est sûre, l’été s’annonce plein de promesses et les mystérieuses livraisons de fleurs dont la jeune femme est gratifiée seront aussi surprenantes que réconfortantes.
Mon avis
Je me suis très vite laissée embarquer dans ce roman, et dès les premières lignes j’ai été happée par l’univers d’Erika Boyer. On part à la rencontre de Rose, une jeune femme dynamique et indépendante, qui semble n’avoir peur de rien si ce n’est de son compagnon, qui devient de plus en plus violent jour après jour…
Dès le début de l’histoire, l’attachement pour cette héroïne est immédiat. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Rose, une femme forte et fragile à la fois, comme la fleur dont elle porte le nom. Cette jeune femme est brisée et semble éteinte, jusqu’à sa rencontre avec le beau et mystérieux Ethan… L’auteure joue avec les codes bien connus de la romance : une histoire d’un romantisme assumé et un brin improbable, des personnages brisés qui vont se réparer l’un l’autre, une petite station balnéaire en été… Mais pourquoi changer une recette qui marche? Malgré une intrigue que certains (et ce n’est pas mon cas) pourraient trouver un peu cliché, Erika Boyer réussit à nous livrer une histoire qui tient la route, une romance belle et douce qui nous donne envie de croire en l’amour. On sent que l’auteure est elle-même une grande admiratrice de ce genre et que ce roman est une sorte d’hommage aux oeuvres dont elle s’est nourrie, même si elle n’oublie pas pour autant d’y ajouter sa touche personnelle.
Là où ça coince un peu pour moi, c’est au niveau de la façon dont est traité le thème de la violence conjugale. Au début de l’histoire, Rose est emprisonnée dans une relation abusive et se trouve un peu sous l’emprise de son conjoint. Je m’attendais donc à une lecture forte en émotions, décrivant les mécanismes psychologiques d’une telle emprise, comme c’est le cas du magnifique roman « Pars avec lui » d’Agnès Ledig. Or, l‘auteure développe finalement assez peu l’ aspect psychologique et chose étrange dans un pareil cas, Rose semble elle-même peu attachée à son compagnon, et ce avant même de rencontrer Ethan. J’ai eu l’impression que cette partie de l’intrigue, assez vite occultée, n’était qu’une sorte de prétexte destiné à placer l’histoire dans son contexte et à susciter l’empathie pour le personnage principal. C’est dommage car ce sujet est sensible et ne doit pas être pris à la légère, il y avait matière à une lecture forte et bouleversante, au delà de l’agréable et plaisante romance à quelle nous avons droit. De plus, les héros ne se tournent autour que très peu avant de se mettre ensemble, c’est quelque chose qui m’agace dans les romances car cela les rend irréalistes et un peu trop légères.
Malgré ces quelques aspects de l’intrigue qui ne m’ont pas satisfait, j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture grâce à ce roman doux qui se lit très vite. La construction des chapitres en alternance permet à ce que l’on s’attache à chacun des membres de ce couple que la vie n’a pas épargné, l’écriture est simple et fluide, ce qui m’a fait enchaîner les chapitres à une très grande vitesse. Le cadre est agréable et gentiment dépaysant.
Le grand point fort d’Erika Boyer, c’est de dissimuler dans sa romance des touches de mystères qui nous donnent envie de connaître le fin mot de l’histoire et maintiennent l’intérêt. Les personnages sont tous hantés par des secrets, ils ne sont pas ce qu’ils prétendent être et la vérité ne sera révélée qu’à la fin! Quant au mystérieux livreur de fleurs qui va enjoliver la vie de Rose, qui est-il? Quelles sont ses intentions? Autant de questions auxquelles j’avais vraiment envie d’avoir des réponses, sans compter que ce thème floral n’était absolument pas pour me déplaire. Comme son nom l’indique, le roman fait la part belle au langage des fleurs et j’ai aimé apprendre la signification de chacune d’entre elles.
Les personnages secondaires, quant à eux, ne sont absolument pas en reste. Loin d’être négligés, ils sont aussi très attachants et joliment construits, ils ne sont là pour servir de faire valoir mais ont eux aussi leurs fêlures et un passé qui les hante. J‘attends d’ailleurs avec impatience le spin off promis par l’auteure dans les dernières lignes et centré sur le personnage de Stecy, la meilleure amie de Rose..
En résumé
« Le langage des fleurs » est une jolie romance douce et tendre, un bel hommage rendu au genre par une auteure qui en est aussi une fervente lectrice. Erika Boyer reprend et assume tous les codes de la romance contemporaine, mais cela n’empêche pas son oeuvre d’être unique et originale, notamment grâce à un thème floral très poétique et instructif. Comme son nom l’indique, ce roman nous en apprend un peu plus sur le langage des fleurs et c’est avec grand plaisir que je suis entrée dans ce bel et mystérieux univers.
La plume d’Erika Boyer est fluide, elle sait comment maintenir l’intérêt et rendre son histoire difficile à lâcher grâce à des touches de mystères et des personnages dont on meurt d’envie de découvrir les secrets. La romance qui unit Rose et Ethan est elle aussi très émouvante, il s’agit d’une jolie histoire entre deux êtres brisés par la vie qui nous donne envie de croire en l’amour et aux jours meilleurs, et ça ça fait du bien…J’ai juste regretté un côté parfois un peu trop léger et irréaliste, notamment pour aborder le thème de la violence conjugale, la où le roman aurait pu délivre un message fort et poignant. Cela ne m’a pas pourtant pas empêché de passer un très bon moment devant cette lecture, que je recommande vivement à tous les amateurs du genre.
Le langage des fleurs, par Erika Boyer, autoédité, 2017, 15 euros (je crois qu’il est aussi disponible en téléchargement gratuit).
Je te remercie pour cette chronique qui m’a offert un nouveau point de vue sur mon livre et qui me permet de réfléchir à de potentielles choses à améliorer. Comme tu l’as dit, je suis moi-même une grande lectrice de romance contemporaine (moins, maintenant) et finalement, cela a rendu l’écriture encore plus compliquée car je sais qu’il y a des codes à respecter et en même temps, j’ai parfois du mal à comprendre ces codes qui créent des clichés… J’ai dû jongler avec mes propres goûts et ce que le genre m’obligeait à faire et j’avoue que cela a été un défi haha !
Concernant le point qui t’a dérangée, il faut savoir que si Rose te semble aussi détachée c’est simplement parce qu’elle n’était effectivement plus amoureuse de son bourreau à ce moment de l’histoire. Ce n’est pas la violence conjugale que j’ai voulu traiter ici (même s’il y a vraiment beaucoup à dire à ce sujet, malheureusement…) mais le fait de rester dans une relation par habitude et non par amour. Contrairement à la majorité des femmes battues par leur mari, Rose ne reste pas par amour en excusant son partenaire de mille et une façons, elle reste par peur de perdre ses repères et de se retrouver seule. Elle ne se sent pas femme battue d’ailleurs, puisqu’elle n’hésite pas à lui dire que la prochaine fois qu’il lève la main sur elle, elle le quittera.
Je suis désolée si tu as eu le sentiment que d’une certaine façon je manquais de respect à ces femmes en souffrance dans ma manière d’aborder le sujet. Ce n’était vraiment pas mon intention…
Je te remercie pour les compliments que tu as fait tout au long de ta chronique et j’espère que si un jour tu lis un autre de mes romans, ce dernier te satisfera d’avantage ! Merci beaucoup de t’être intéressée à celui-ci et d’avoir rédigée cette chronique. Je l’ai trouvée très bien faite et enrichissante ^^
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Merci à vous de m’avoir permis de découvrir votre roman ! Pour moi, le pari est réussi en matière de romance contemporaine, ce roman respecte les règles du genre tout en étant imprégné de votre touche personnelle, et j’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’histoire d’amour qui se développe…
Ne vous en faites pas, je n’ai pas eu l’intention d’un manque de respect. C’est juste que je me serais attendue à ce que ce sujet soit développé plus en profondeur et que l’histoire à ce propos suscité plus d’émotions fortes chez moi, mais votre réponse me permet d’un peu mieux comprendre vos intentions dans l’écriture et je les respecte tout a fait.
Malgré ces quelques défauts, j’ai tout de même passé un très bon moment avec ce livre, j’ai d’ailleurs « Pardon » en attente de lecture et j’ai hâte de le commencer, le sujet l’intrigue énormément. Votre plume est prometteuse et je suivrai avec plaisir votre évolution!
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Merci de m’avoir répondu ! (Je me suis permise de te tutoyer depuis le début parce que je trouve ça plus « chaleureux », tu peux faire de même, si tu veux ? Mais si cela te dérange, j’en suis vraiment désolée, n’hésite pas à me le dire…)
Je suis rassurée car, comme je l’ai dit plus haut, ça a été plutôt compliqué. C’est étonnant, je pensais justement que puisque je suis habituée à ce genre littéraire, cela serait plus simple, mais pas du tout.
Je suis aussi rassurée concernant le sujet des violences conjugales et je suis contente que tu aies compris mon intention initiale. Cela ne change en rien ton avis et mon explication n’avait d’ailleurs pas ce but, mais je me disais que c’était important de le dire. L’avantage des chroniques comme la tienne c’est que je peux justement discuter avec les personnes qui me lisent, comprendre ce qu’ils ont ressenti pendant la lecture et aussi leur dire ce qui m’est passé par la tête pendant l’écriture ^^
J’espère que ‘Pardon’ te plaira. Le sujet est singulier et comme c’est mon premier roman, j’imagine qu’il a de nombreux défauts, mais cela me fera très plaisir de lire ton avis dessus, tes remarques et ton ressenti.
Merci encore !
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